15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 11:02

 

« Dire qu'un film s'adresse à l'enfant qui est en nous est devenu un cliché. Pourtant, je pense qu'E.T. s'adresse à ce que nous sommes, à ce que nous avons été, et à ce que nous voudrions redevenir. »   

                                                               

                                                                                                             Steven Spielberg


 

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Cette analyse se concentre principalement sur les enfants du film et l'intrusion des adultes dans leur univers.


Le film se divise en deux parties bien distinctes. La première, qui est la plus longue, est le monde vu à travers les yeux des enfants. A l'exception de la mère d'Elliott, nous ne voyons jamais les adultes. Juste des silhouettes dans la nuit, des mains, des personnes montrées de dos ou vues de loin.

 

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Pendant une heure et quinze minutes, Spielberg décrit avec justesse la vie de ces enfants. Une scène typique de l'enfance le démontre clairement et le cinéaste se permet même de s'y attarder largement. Il s'agit du passage où Elliott montre plusieurs de ses jouets au petit extraterrestre. Une scène improvisée pour que, justement, elle paraisse plus vraie.

 

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A partir de l'instant où la santé d'E.T. se dégrade, le film devient plus grave. Car c'est à ce moment précis que les adultes, vêtus de combinaisons de cosmonaute,  s'introduisent de façon terrifiante dans la maison d'Elliott et sa famille. Et durant 25 minutes, c'est le drame qui s'installe. Il n' y a plus d'humour, plus d'émerveillement. La musique de John Williams dramatise davantage la situation avec d'angoissantes percussions au moment de l'arrivée des agents du gouvernement.

 

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Quand l'homme aux clés dévoile enfin son visage en gros plan dans sa combinaison de protection, c'est la seconde partie du film qui commence.

 

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Nous sommes brusquement plongés dans le monde des adultes et nous pouvons maintenant voir les visages des médecins.

 

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L'intrusion des adultes a détruit l'univers des enfants, ce qui fait que l'ambiance est soudainement déshumanisée. La maison a été transformée en un hôpital provisoire où tout le monde s'affaire devant des appareils inquiétants sans se préoccuper des enfants en pleurs.

 

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Le drame est à son paroxysme avec la mort du petit extraterrestre. Mais à partir de sa résurrection, nous pouvons enfin décompresser après un drame très intense d'une demi-heure. La suite du film est plus rythmée avec une excellente poursuite à vélo, très bien montée par Carroll Littleton (Michael Kahn, le monteur habituel de Spielberg, étant occupé sur le montage de Poltergeist). Mais au cours de la fuite des enfants, le danger de mort est toujours présent avec le gros plan menaçant d'un fusil à pompe.


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L'œuvre se termine par l'une des plus belles fins de l'histoire du cinéma. La scène, quasi-muette, conclut le film à la manière d'un finale d'opéra grâce à la musique magistrale de John williams. Mais aussi de la façon dont E.T. disparaît peu à peu derrière la porte de son vaisseau qui se referme lentement sur lui; les têtes levées regardant la traînée de l'engin spatial en forme de petit arc-en-ciel; et ce dernier plan où un lent travelling avant vient cadrer le visage d'Elliott. Son regard semble fixer le ciel pour l'éternité au moment où débute le générique de fin.

 

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Il est évident que dans cette histoire, les enfants ont plus d'humanité que les adultes. Car ces derniers considèrent E.T. comme une créature pouvant être dangereuse et uniquement destinée à subir des expériences en laboratoire, tandis que les enfants le voient simplement comme un ami. Un étrange ami, certes, mais un ami tout de même.  

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Published by Winslow - dans Analyses

Winslow, Auteur Du Blog

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